Aujourd’hui, c’est le départ. Quelques heures de sommeil, réveil à 4h du matin pour terminer les bagages et pour remplir la voiture. Voilà 14 jours que je suis dans l’archipel des îles de la Madeleine. 14 jours à sillonner des paysages parmi les plus beaux du Québec. 14 jours à photographier de magnifiques oiseaux. 14 jours au vent, parfois les deux pieds dans l’eau, parfois tout mouillé par le sable humide, parfois les souliers remplis de sable fin.
C’est un peu l’heure du bilan. Je suis sur le bateau alors que j’écris ces lignes. Assis à une table avec ma famille, on prend ça relaxe. Cinq heures de bateau, douze heures de route, j’aimerais bien revenir à la maison ce soir. J’adore voyager, mais être dans mes propres choses me manque. Bien que ce soit confortable d’habiter dans une maison, on ne se sent jamais vraiment chez soi. Je me sens plus chez moi lorsque je voyage dans ma voiture et ma tente.
C’est un énorme changement d’être entouré de gens. Les conversations sur la politique, le bruit de la vaisselle qui se cogne près du restaurant, des enfants réveillés trop tôt qui hurlent. Depuis 14 jours, je ne fréquente que les plages, les falaises, les oiseaux, ma famille et mes clients. Quelques randonneurs parfois, sur les plages. On est hors saison, le nombre de touristes est en fort déclin, beaucoup ont visité les îles cet été, peu le font en fin de saison comme je l’ai fait. Je n’aime pas les attroupements, les foules, alors tout est bon pour moi.
Le vent me manquera, peut-être peut-être pas. Ceci dit, il aura été caractéristique de ce voyage. Un défi pour l’embrun, pour la stabilité de ma caméra, pour le sable qu’il emporte. Je crois qu'on ne réalise pas assez à quel point ce peut être complexe de photographier dans un contexte côtier et maritime comme celui des îles de la Madeleine, spécialement si on ne veut pas endommager ses équipements. J’ai souvent visité la Côte-Nord, Terre-Neuve, la Gaspésie, mais les plages de sable étaient plus ou moins un terrain de jeu pour moi. Ce fut un apprentissage intéressant, j’ai dû m'ajuster mais au final, j’ai pu apprécié ces prises de vue.
Je me suis fait une petite liste de trucs que je n’ai pas eu l’occasion de faire. De par le vent intense qui a soufflé pendant l’ensemble des deux semaines où j’ai été présent aux îles, je n’ai pas pu faire voler le drone autant que j’aurais voulu. Il peut prendre 50-60kmh de vent, mais 70-80kmh, c’est trop risqué. Les renards m’ont manqué. J’aurais aimé passé plus de temps pour les photographier. Avec tous les paysages et oiseaux présents sur les îles, j’avais un peu la tête ailleurs.
Je repars le cœur gros, les îles me manqueront. Mais ce ne sera que partie remise, je compte bien revenir, je compte bien reconduire mon atelier photo, je compte bien renouer avec le vent, le temps frais, les oiseaux, les paysages magnifiques, l’air salin vivifiant. Et ce pourrait être plus tôt que je ne le pense.
