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  • Photo du rédacteurJérémie Leblond-Fontaine

Aventure à Terre-Neuve - 01 - L’Arrivée

Terre-Neuve a toujours été une fascination pour moi. La faune luxuriante, les paysages parfois lunaires, parfois dignes des plus belles côtes du monde. J’ai visité l’île lors d’un atelier que je guidais en 2019. On a fait le tour en visitant ses plus beaux endroits. Je m’étais promis de revenir rapidement. 2020 fut malheureusement l’année de la pandémie. Après quelques semaines d’incertitude et d’espoir, j’avais dû me résigner à annuler mon atelier et à reporter le tout en 2021. L’année passa et la situation sanitaire ne s’améliora guère. J’ai finalement dû annuler pour une deuxième année consécutive mon atelier. 2022 sera sans doute la bonne année pour finalement pouvoir faire découvrir ce coin de pays à mes clients. Mais je ne pouvais attendre tout ce temps loin de l’île.


On visite parfois des endroits qui nous marquent tellement qu’ils restent gravés à jamais dans nos mémoires. C’est un peu ce que Terre-Neuve m’a laissé comme impression. Une trace indélébile qu’on ne peut effacer. Une gravure qu’on laisserait dans le roc en souvenir de notre passage. Avec mon ami Philippe De Bruyne (www.monregardsurlanature.com), on voulait visiter l’île d’Anticosti. Mais après mûre réflexion, et spécialement à cause de difficultés logistiques, on a décidé de rebrasser nos cartes et finalement de partir pour Terre-Neuve. Cet itinéraire allait de soi. Partir à la rencontre de la faune sauvage de l’île va bien avec le type de périple que l’on réalise ensemble habituellement.


Philippe arrive après le souper. On a déjà convenu un peu de ce que chacun apporterait. On prend le camion de Philippe pour le voyage. Première embûche: mon lit de camp n’entre pas dans la boîte du camion. On arrêtera en acheter un autre en chemin : ce soir tout est fermé et demain c’est férié. Je profite des derniers instants avec la famille. Je borde ma fille pour la dernière fois avant de partir.


Le matin arrive rapidement. On rentre les derniers bagages et on prend la route pour la Nouvelle-Écosse. Douze heures de route sans arrêt nous attendent. Quelques podcasts, de la bonne musique, des anecdotes, ça passe plutôt vite. Ça fait quelque temps que Philippe et moi ne nous sommes pas vus, on prend des nouvelles. On arrive très à l’avance pour le bateau. Celui-ci quitte à 23h45, on doit arriver deux heures d’avance, et on est là à 19h45. On en profite pour lire, relaxer, visiter. Je lis présentement « Le Peuple Rieur » de Serge Bouchard. Une œuvre sur le peuple innu. Je ne sais pas si c’est un signe, mais la page où je reprend la lecture commence ainsi : « La faune , déjà, y était bien vivante. Les caribous abondaient; le grand orignal solitaire rôdait (…) se trouvaient de vastes espaces pour bien vivre; se reproduire et faire tourner le cycle de la vie ». Cette première phrase me percute et j’en fais même mention à mon comparse.


On passera la nuit sur le bateau. Plus de cabine disponible, on dormira la nuit sur le sol. J’ai un petit matelas de sol, mon beanbag de photo en guise d’oreiller et une petite couverture. Le gros luxe quoi. Mais ici, le plus important sont les bouchons et le masque pour se couvrir les yeux. En 2019, on avait manqué à trois reprises le départ du bateau à cause de la météo. On avait finalement pris ce dernier à 23h45, pour passer la nuit à dormir dans un siège crade et peu confortable. J’avais dormi un gros 30 minutes à l’époque. J’étais (un peu) mieux équipé cette fois-ci.


Je ferme l’œil mais pas vraiment. Je me lève au son du message du capitaine qui dit qu’il nous reste 30 minutes avant de débarquer. J’ai le dos en compote, je suis assoiffé, j’ai un fond de mal de crâne. Je prends un bon café, et hop on est reparti pour quelques heures de route avant d’arriver à destination.


Dès qu’on commence à rouler sur la transcanadienne, on est subjugué par la beauté du paysage. Je ne me rappelais pas à quel point le décor était magnifique. Deux ans et demi se sont écoulés, et j’avais l’impression de revivre mon premier voyage. Je cherchais au détour de chaque petite vallée une silhouette animale. La brume et les nuages bas sculptent le relief montagneux du sud de la péninsule.


Premier arrêt : achat du lit de camp, épicerie et déjeuner. Ou plutôt dîner, car mine de rien, il est déjà rendu 11h30. Il nous reste encore quelques heures de route avant d’arriver à destination. On passe une série de montagnes puis on se retrouve près de la côte. On laisse les nuages derrière nous et c’est maintenant plein soleil.



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Finalement arrivés à destination, on débute sans tarder la recherche. On trouve des crottins de caribous, frais et plus anciens. On trouve des traces de caribous, fraîches et plus anciennes. Mais aussi, des crottins et des traces d’originaux. À première vue, ça me surprend un peu puisque ce n’est pas l’environnement typique dans lequel on retrouverait un orignal. La nourriture semble plutôt rare, il y a peu de couvert forestier, c’est plutôt de la toundra avec des petites aires de forêt boréale. Les orignaux de Terre-Neuve ne sont pas indigènes, ils ont été introduits. Alors ce type d’adaptation est plausible. Ce n’est pas le type d’environnement dans lequel je chercherais des orignaux, au Québec, mais ici ce semble être différent.


On passe la soirée à sillonner la côte et les flancs de forêt. Rien. Pas âme qui vive. Le soleil se couche et on a la mine un peu basse. Avec tous les signes de présence qu’on a vu, on s’attendait à une petite rencontre. Mais qui sait ce que demain nous réservera? On prépare le campement, on prépare le souper. Philippe et moi avions pris la gageure que le premier qui trouvera un caribou s’occupe du souper. Ce soir, on fera 50-50.

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